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Psychothérapie et Médiumnité: Deux Pratiques Proches

Dans le regard du grand public, tout ou presque sépare la psychothérapie de la médiumnité.

L’une est une affaire sérieuse et réglementée effectuée par des personnes ayant un long cursus de formation. Par ailleurs, leur cursus ne laisse souvent que très peu de place aux questions existentielles et/ou spirituelles des personnes qu’elles seront appelées à aider.

L’autre est réalisée par des personnes qui viennent d’on ne sait où, qui ont des pratiques qui semblent bizarres et en qui on ne sait pas trop si on peut leur faire confiance.

Leur seul point commun semble être qu’une grande partie de la population a beaucoup de mal à franchir le pas de demander à se faire aider, ceci même quand les personnes vivent de très grandes difficultés.

En fait, ces deux pratiques sont plus proches que ce que les apparences laissent croire. Les psychothérapeutes Allan Botkin et Evelyne Josse l’ont amplement démontré en développant indépendamment l’un de l’autre des techniques de contacts induits avec les défunts, qui permettent aux personnes qui les consultent de dénouer des situations très douloureuses et bloquées, parfois depuis très longtemps.

Brigitte Favre est une psychothérapeute expérimentée installée depuis 2007 dans la région genevoise. Il se trouve qu’elle est également médium, activité qu’elle pratique depuis 2016. Elle compartimente ses deux activités en ayant des pratiques séparées et des sites internet séparés pour les deux types d’activités. Elle s’en est expliquée et a partagé son expérience dans un ouvrage publié en 2020 aux éditions Favre. On notera au passage qu’elle a été formée par Allan Botkin aux contacts induits avec les défunts via un protocole EMDR modifié et elle figure dans l’annuaire des personnes de Suisse qu’il a formé.

L’ouvrage de Brigitte Favre aux éditions Favre

Dans son ouvrage, elle mentionne une différence essentielle entre ses deux pratiques. En tant que psychothérapeute, elle est l’alliée de sa cliente ou de son client et elle est à l’écoute de sa parole. En tant que médium son mandat est de transmettre fidèlement et rigoureusement la parole des défunts qui se présentent. Le centre de l’attention n’est pas le même. Si, dans de très nombreuses situations, ces contacts permettent de dénouer des situations très douloureuses et bloquées, il peut aussi se produire que le défunt ait des propos très dérangeants pour la personne qui vient consulter. Allan Botkin a quelques exemples très significatifs de cas de cet ordre.

Elle mentionne aussi de très nombreuses résonances ou synergies entre les deux pratiques:

  • Les deux approches permettent de restaurer des liens, mais pas à n’importe quel prix
  • Les deux approches ont un pouvoir de transformation durable
  • Les deux approches visent la guérison de la personne
  • Dans les deux approches, les pensées et les émotions de la personne qui consultent jouent un rôle central
  • Les deux approches impliquent une collaboration entre deux personnes
  • Les deux approches peuvent permettre d’apaiser des situations où la personne se reproche fortement ses propos ou ses actes
  • Les deux approches ne peuvent fonctionner que s’il y a une très grande confiance entre la personne qui vient consulter et celle qui consulte
  • Les deux approches nécessitent d’être prêt-e à faire avec l’incertitude et des choses qui ne se déroulent pas du tout comme prévu
  • Dans les deux approches, le fait d’être (hyper-)sensible est un grand atout
  • Dans les deux approches, l’intuition joue un rôle essentiel

Même si les deux pratiques sont différentes, toutes deux peuvent contribuer à l’apaisement et à la guérison de personnes en grande souffrance. Elles peuvent aussi contribuer à répondre aux questions existentielles de personnes pour qui lesdites questions sont fondamentales. In fine, les résonances sont peut-être bien plus nombreuses et plus fortes que les divergences.

Les personnes que cela intéresse peuvent découvrir Brigitte Favre dans un excellent interview de l’animateur de la chaîne Youtube Lueur:

Interview de Brigitte Favre sur la chaîne Youtube Lueur

Dans son ouvrage et dans cet interview, Brigitte Favre insiste aussi sur le fait que la médiumnité fait l’objet m’abondantes études scientifiques et depuis des décennies. Les personnes qui contestent sa légitimité au prétexte que ce serait une pratique « fumeuse » qui n’aurait d’ailleurs jamais fait l’objet d’études peuvent entre-autres se voir opposer les sources de références ci-dessous:

Le rapport de la Commission Galileo sur la médiumnité

L’institut Bigelow a lancé en 2021 un concours doté d’un million de dollars pour qui prouverait au-delà de tout doute raisonnable l‘existence d’une vie après la mort. La récolte a été assez fructueuse pour que trois auteurs aient été nommés vainqueurs du concours. 11 autres auteurs ont été remarqués au point d’être qualifiés de « finalistes » (« runner-up » en anglais). 15 autres auteurs ont reçu une mention honorable.

Le Windbridge Research Center en Arizona a été fondé en 2017. Financé par des fonds fédéraux US, il effectue des recherches sur la médiumnité afin de publier ses recherches. Il a ceci de particulier qu’il travaille sur un petit nombre de médiums préalablement sélectionnés pour leurs résultats exceptionnels.

La Society For Psychical Research a été fondée en 1882 en Grande Bretagne, Elle existe toujours et elle étudie la médiumnité depuis sa création. Fondée initialement pour prouver que la médiumnité était une escroquerie, ses membres ont été forcés de constater que certains médiums font exactement ce qu’ils disent et qu’ils ont des résultats plus qu’étonnants. Ses archives et sa bibliothèque de publications sont fort intéressantes.

Au travers de ses propres pratiques et de par ses écrits, Mme Favre apporte des réponses importantes aux questions de personnes qui se demandent quoi croire entre les tenants d’un matérialisme dogmatique et ceux qui constatent que l’expérience concrète nous donne une toute autre image de la vie.

Contacts induits avec les défunts, l’hypnose fonctionne aussi

Une autre approche que le protocole modifié d’EMDR a été développée pour induire des contacts avec les défunts.

La psychothérapeute belge Evelyne Josse a développé sa propre approche basée sur l’hypnose, indépendamment des travaux d’Allan Botkin.

On peut trouver un très bel interview d’elle, où elle présente sa pratique sur la chaîne YouTube Lueur:

Interview d’Evelyne Josse

Par ailleurs, elle a, elle aussi formé d’autres thérapeutes à sa propre pratique. Ces personnes exercent en Belgique et en France.

Suivant où vous résidez et suivant vos affinités avec l’une ou l’autre méthode, vous aurez avantage à choisir l’une ou l’autre approche.

ADC / VSCD : On peut en parler, mais ç’est mieux vu quand on en parle en anglais!

Psychiatre d’origine bernoise, Evelyn Elsaesser est l’une des chercheuses de longue date dans le domaine de la conscience et des NDE. Basée en Suisse, elle est active depuis plus de 30 ans dans les études concernant les NDE et la conscience. C’est une chercheuse indépendante, qui collabore avec des universités britanniques pour ses travaux de recherche. La liste des publications académiques auxquelles elle a participé est accessible au travers de sites comme Google Scholar ou Research Gate.

Après avoir travaillé sur les NDE / EMI elle a orienté ses recherches sur les contacts avec les défunts. Ce sujet fait l’objet de recherche académique depuis des décennies. Mais la manière de le nommer montre bien qu’il n’est pas considéré de la même manière par les chercheurs anglo-saxons que par le monde académique francophone. En anglais, le langage est direct et il est question de « after death communication ». En français, il est question de « Vécu subjectif de contact avec les défunts ». En d’autres termes, le français induit une distance et un jugement de valeur qui n’existe pas du tout en anglais, et sans lequel il serait totalement impossible d’aborder de tels sujets dans le monde académique francophone.

Les communications spontanées avec les défunts sont un phénomène assez fréquent pour qu’une importante partie de la population ait l’occasion d’en vivre au moins une au cours de son existence (entre un et deux tiers de la population suivant les sources (1), (2), (3)). Elles ont le potentiel de fortement faciliter le processus de deuil des personnes qui les vivent, qui sont rassurées par ces contacts. Elles permettent souvent de faciliter la résolution de situations restées problématiques du vivant de la personne décédée.

Dans son dernier travail de recherche, effectué en collaboration avec l’université de Southampton, elle recueilli plus d’un millier de cas de contact avec des défunts. Avec son équipe, elle en a analysé les effets sur les personnes qui les ont vécus.

Comme dans les autres recherches sur ce sujet, elle a pu documenter un impact très positif de ces contacts sur les personnes qui en ont bénéficié. Ceux-ci facilitent le processus de deuil, en particulier en cas de mort soudaine et violente (dans lesquels il n’a pas été possible de dire « au revoir » au défunt). Ils contribuent aussi à transformer les perspectives de ces mêmes personnes. Les réconciliations qu’il peut y avoir au-delà de la mort peuvent avoir un effet profondément apaisant sur des situations lourdes et irrésolues (pensez par exemple, au cas de parents abuseurs qui s’excusent de leur actes auprès de leurs enfants). Les questions sur la mort des trouvent également une réponse qui contribue à apaiser et à faciliter la vie de « receveurs » (terme utilisé par Evelyn Elsaesser) de ces expériences.

Elle prend soin de ne pas prendre position sur la question tout à fait essentielle « ces expériences sont-elles réelles ou non?« . Elle se contente de les décrire et de décrire leur impact sur les personnes qui les vivent. Sur cette base, à chacun de se forger sa propre opinion.

L’ouvrage qui vulgarise les résultats de cette recherche a l’avantage d’être rédigé en français et il peut être très utile pour des personnes qui s’intéressent à cette thématique sans encore en être familières de cette dernière.

L’ouvrage de vulgarisation d’Evelyn Elsaesser

Interview d’Evelyn Elsaesser par la RTS dans le cadre de la série « la médecine et l’invisible » (05.07.2023).

Autre interview d’Evelyn Elsaesser par la RTS dans le cadre de l’émission « ego système » (16.03.2024)

Interview d’Evelyn Elsaesser par l’animateur de la chaîne YouTube « Lueur »
Traduction en anglais de l’interview d’Evely Elsaesser par Werner Huemer, journaliste et éditeur de la chaîne YouTube Thanatos TV