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Etre rebelle et vivre avec

 

Le rebelle, Osho Zen Tarot, 1994 Osho International foundation, Suisse, 2005, AGM AGMüller, CH–1812 Neuhausen pour l’édition française
Le rebelle, Osho Zen Tarot, 1994 Osho International foundation, Suisse, 2005, AGM AGMüller, CH–1812 Neuhausen pour l’édition française

 

Pour la plupart des personnes, être un-e rebelle, signifie être en révolte permanente contre tout et contre tout le monde. C’est rarement vu comme quelque chose de positif.

Par hasard, chez une amie, je suis tombée sur une autre vision. Elle possède une édition du jeu de tarot Zen de Osho. En tirant une carte, je suis tombée sur celle du rebelle. C’est la quatrième arcane majeure, qui dans le tarot traditionnel est la carte de l’empereur. Le petit livret d’explication qui venait avec les cartes, disait, entre autres que:

“L’être accompli est l’étranger le plus frappant dans ce monde. Il semble n’appartenir à rien ni à personne. Aucune organisation, aucune société et aucune nation ne peut l’influencer”

Je ne me sens absolument pas “accomplie” ni quoi que ce soit de ce genre! Par contre, je dois bien constater que je suis ainsi faite que je ne rentre dans aucune case préexistante. J’ai cherché ma place dans de nombreux lieux et groupes et, où que j’arrive, je me suis toujours sentie en porte à faux. Pour moi les choses sont “différentes”, “pas aussi simples”, “plus complexes”, etc. Et je connais un certain nombre de personnes qui se sentent dans le même cas de figure.

Pour moi, ne rentrer dans aucune case, ça n’est pas du tout la même chose que d’être en révolte permanente. Pour autant, cela n’est pas nécessairement confortable, loin de là.

Comme les autres êtres humains, j’ai besoin de me sentir appartenir à un groupe ou à un clan. Ne rentrer dans aucune case, c’est me sentir n’être nulle part vraiment à ma place et je dois assumer la solitude qui va avec. L’assumer n’est pas toujours facile ni agréable.

Quand, pour soi, “c’est différent”, “plus compliqué”, les réponses des autres, qu’il s’agisse de spiritualité, de développement personnel, du sens de sa propre vie, de sa manière d’être au monde, etc, n’ont que peu de pertinence. Comme pour les autres personnes qui sont dans ce genre de parcours de vie, je me dois de trouver mes propres réponses et de faire mon propre chemin.

Cela peut avoir des côtés très stimulant que de trouver sa propre route dans la vie, cela peut l’être encore plus quand elle nous est vraiment adaptée. Mais cela demande là encore d’assumer une part certaine de solitude. Cela peut aussi demander d’assumer une grande part de distance voire de rejet de la part de la majorité des autres pour qui “tout tourne rond”, et qui trouve son confort en suivant le chemin et le parcours de vie de son entourage.

Comme les autres personnes atypiques, je suis confrontée à ma propre acceptation (ou non) de ma différence et de mon parcours de vie. Il me faut intégrer d’une manière où d’une autre que je vis dans un monde dans lequel je suis une bête curieuse aux yeux des autres, et qui plus est pas bien adaptée. Etant par exemple, une personne douée d’une très grande sensibilité, la dureté du monde du travail actuel m’est proprement insupportable et me rendre la vie difficile.

Bien sûr que de développer et d’utiliser au maximum mes ressources, de me créer un réseau de proches respectueux et bienveillants, de me trouver un job plus ou moins supportable m’aide à rendre la situation aussi vivable que possible. Mais elle a une dimension existentielle qui demeure malgré tout. “Qu’est-ce que je fais sur cette f… planète?”, “pourquoi moi? Je n’ai strictement rien demandé de tel!”, etc.

Que faire? Comment vivre en paix malgré cette douleur existentielle? A défaut d’une recette magique, j’en suis à prendre acte que, “oui, c’est ainsi”, que la vie dans la société a laquelle j’appartiens à des moments affreux, qu’avec ma sensibilité et mon éthique j’en prends régulièrement plein la figure, que de faire face aux aspects mortifères de ce quotidien me consomme une énergie énorme, que je ne suis pas adaptée à cette planète et encore moins à la société humaine qui m’entoure. Prendre acte est important pour moi. Ca me pose. Cela m’aide aussi à moins me débattre ce qui me consomme aussi beaucoup d’énergie. Cela m’aide encore à revenir à ma source intérieure, à me centrer sur ce qui m’est essentiel et qui nourrit ma vie. Mais cela reste une lutte de tous les jours.