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Tirer les cartes, un plaisir particulier

Reproduction de cartes datées d'environ 1420 et appartenant au jeu "Pierpont-Morgan Bergamo Visconti-Sforza"
Reproduction de cartes datées d’environ 1420 et appartenant au jeu « Pierpont-Morgan Bergamo Visconti-Sforza »

Voilà bien une activité un peu sulfureuse pour une ingénieure! Mais j’aime bien tirer les cartes.

La divination est une activité humaine très ancienne, qui fait partie d’un très grand nombre de traditions chamaniques de par le monde. Ca ne me surprend pas vraiment de voir que tous les peuples qui ont disposé de l’imprimerie ont utilisé les cartes comme support pour cette pratique.

Selon les résultats de mes petites recherches sur Internet, il semblerait que les jeux de cartes soient nés en chine au 7ème siècle, époque où les chinois maitrisaient déjà la xylogravure ((*), (**) et (***)). Elles seraient apparues en Europe vers la fin du 14ème siècle via l’Egypte et l’Italie. Le Tarot serait apparu à la cour de Milan entre 1440 et 1450 (**). Son utilisation divinatoire est explicitée pour la première fois dans le 8ème volume du « Monde primitif » D’antoine Court de Gébelin (****), publié entre 1773 et 1782. Par contre il n’est pas possible de dater cette même utilisation dans la culture populaire, faute de trace écrite.   Entretemps, les tarots se sont déployés dans différentes éditions, française, italienne, allemande, anglaise, etc. correspondant à des pays et des langues différentes. Les symboles représentés dans les différentes éditions et leur interprétation a aussi évolué dans le temps. Cette tradition est restée vivante et évolutive.

Aujourd’hui, en plus des tarots, la variété des jeux de cartes divinatoires a explosé. Il y a ceux qui se conforment au format du tarot (« tarots zen », « tarot des anges », « cartes de l’enfant intérieur », …) et d’autres qui s’en libèrent (« Les messages de l’univers », « cartes oracle des déesses », etc.). Et ils ont un succès certain.

Mais à quoi bon?

Pour  commencer, nombre de ces jeux de carte sont superbes et ils me plaisent. Leur iconographie est magnifique et c’est un plaisir pour moi que de les contempler.

Jouer avec des amies est aussi quelque chose d’agréable. Ces cartes permettent souvent des partages sur des sujets un peu inhabituels que nous n’aurions pas abordé autrement.

Tirer les cartes est un moyen de me mettre à l’écoute de mon intuition et de découvrir où elle me mène. Ecouter mon intuition de cette manière (il y en a de nombreuses autres) me rapproche d’une longue tradition et me raccroche à une pratique chamanique très ancienne et universelle. Cela est important pour moi.

Quand je suis particulièrement centrée et ancrée, c’est un moyen de donner la parole à mon inconscient, à différents niveaux de profondeur. Il en sort souvent des choses censées, et parfois des choses qui m’étonnent vraiment.

Dans les moments où je suis au meilleur de ma forme, particulièrement paisible, centrée et ancrée, c’est là que sortent les tirages les plus significatifs, les plus parlants. C’est comme s’ils allaient puiser dans des couches très profondes, auxquelles je n’ai habituellement pas accès, presque comme un au delà de moi.

Dans mon expérience,  c’est aussi important de choisir le bon jeu avant un tirage. Chacun a son propre langage et inutile de demander aux cartes médecine de Jamie Sams de prévoir un bouleversement de ma vie quotidienne! Elles ne s’adressent pas à ce niveau là. Et cela justifie le plaisir de multiplier les jeux de cartes….

(*) Voir http://www.tourdecartes.com/archives/5524

(**) Voir http://www.apprendre-tarotdemarseille.com/histoire/l-origine-du-tarot/

(***) Voir http://reprographie.epfl.ch/conseils/print-evolution/typo-print01_evolution.pdf

(****) Voir http://lumieres.unil.ch/fiches/bio/43/

Comment contribuer au changement de société auquel nous aspirons?

Kraeuterspirale
Kraeuterspirale

 

Je ne doute pas que des enfants doués peuvent opérer des changements importants dans des environnements familiaux un tant soit peu respectueux. Mais les changements sont tout aussi urgents sur le plan sociétaire. Comment pousser ces changements quand les leviers de nos sociétés sont aux mains de personnes qui sont parfaitement à l’aise dans des rapports de force? Comment faire face à des personnes qui n’ont pour but principal que l’acquisition et la conservation du pouvoir pour elles-mêmes et pour leur clan et qui sont prêtes aux actions les plus tordues pour y arriver? Comment faire son chemin dans un univers pareil, quand on est un être sensible, qu’on n’est pas là pour soi-même, mais pour construire avec d’autres? Comment agir en évitant de se faire manipuler et «avoir» par d’autres qui ne recherchent que leur propre réussite? Comment chercher des chemins d’évolution politiques, économiques, sociaux, ensemble avec d’autres quand ces autres n’ont pas du tout le même but?

Comment faire pour sortir d’un mode de vie basée sur la prédation (sur la nature, sur autrui) quand les dirigeants politiques et économiques sont les premiers à avoir intérêt à ce que rien ne change? Comment donner une vie, un travail, une dignité à chacun, comment construire une économie qui ne soit pas basée sur la croissance perpétuelle de l’exploitation des ressources de cette planète?

Dans «Like a tree» (*), Jean Shinoda Bolen fait référence à un conte de Shel Silverstein, «the giving tree» (**), l’arbre généreux. Ce conte raconte l’histoire d’un enfant qui, pour satisfaire ses besoins, exploite un arbre en prenant ses fruits, puis ses feuilles, puis ses branches, puis son tronc, à différentes époques de sa vie, sans jamais rien lui donner en retour. Quand il est âgé, il ne reste plus qu’une souche d’un arbre qui était magnifique. Le conte parle de générosité. Mais, sans le vouloir,il traduit aussi l’attitude infantile des humains, qui exploitent la nature comme une chose, sans la respecter ni rien lui donner en retour. Tous nos caprices sont légitimes. Nous détruisons la beauté autour de nous, chez les humains et dans la nature, nous transformons notre propre monde en dépotoir. Tous les êtres sensibles qui s’insurgent contre cet état de fait sont ridiculisés, dévalorisés et méprisés par ceux qui profitent le plus de ce système de prédation. Comment faire pour changer cela? Comment faire pour empêcher les sociopathes, les narcissiques et les manipulateurs pervers d’arriver aux leviers de commande de nos sociétés et de notre économie?

C’est pour moi une question qui est encore sans réponse. Mais l’enjeu me semble très important. Peut-être que de nouvelles générations d’enfants moins blessés et démolis par leurs contextes familiaux que je ne l’ai été auront les ressources nécessaires pour remettre en route nos sociétés qui sont complètement bloquées face à cette question.

(*) Voir [Bolen, 2011] Jean Shinoda Bolen, Like a Tree: How Trees, Women, and Tree People Can Save the Planet, Conari Press, 2011

(**) Voir [Siverstein, 1964] Shel Silverstein, The giving tree, HarperCollins, 1964

Bienvenue sur le blog « Dans le labyrinthe de la vie »

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Bienvenue dans ce petit blog qui pourra je l’espère, parler à certain-e-s d’entre vous.

Nous sommes de plus en plus nombreux-ses à chercher notre chemin dans un parcours de vie qui est rocailleux, pas toujours serein et dans lequel nous peinons à trouver une issue satisfaisante. Nous sommes aussi de plus en plus nombreux-ses à souffrir d’une société que nous percevons comme devenue folle tant elle va vite, tant le monde professionnel nous semble inhumain et irrespectueux des personnes. Nous sommes aussi de plus en plus nombreux-ses à ressentir que cette société court à sa perte, tant elle s’enfonce dans le « toujours plus », « toujours plus vite », « toujours à plus court terme », sans prendre en compte les conséquences humaines, sociétaires et environnementales de ses actions.  Et cela nous est insupportable.

Il existe de nombreux sites sur l’écologie, l’aménagement durable de la société, la permaculture, des modes de vie moins consommateurs, la souffrance au travail qui devient insupportable pour un nombre croissant de personnes, la défense des droits humains des personnes LGBT (*), la défense des droits des femmes, celle des personnes intersexuées, les expériences spirituelles et les questions existentielles des personnes d’aujourd’hui, etc. Nombre de ces blogs sont tenus par des personnes fort bien informées et intentionnées et leur rayonnement est mérité.

A mes yeux, ces différentes luttes, menées par des personnes très différentes au parcours de vie et aux croyances souvent très différentes, sont des facettes multiples de l’évolution indispensable des sociétés humaines, qui nous permette d’aboutir à une relation plus respectueuse de la nature (qui nous entoure et dont nous faisons partie), à une société plus humaine et plus respectueuse de chaque personne et aussi à un nouveau «vivre ensemble» qui équilibre les désirs individuels et le soin du groupe, les besoins immédiats et les besoins à long terme de l’humanité et de la nature.

De nombreuses personnes s’engagent dans l’action politique, associative, institutionnelle pour changer nos sociétés et cela est essentiel.

Pour ma part, il me semble que la conversion des coeurs est encore plus essentielle et qu’elle est un préalable indispensable à rendre cette action utile. Une personne qui, par exemple, se sent en lien avec une forêt proche de son domicile ou de son lieu de travail, qui se sent partie de cette dernière et en échange avec elle pourra avoir une relation et des actes touts autres qu’une personne qui la voit juste comme une chose désincarnée, sans aucun lien affectif et relationnel avec elle.

Par ce petit blog, j’essaie d’exprimer ce que je perçois de la dimension existentielle voire spirituelle de ces questions, dimension qui me tient particulièrement à coeur. Je le fais pour moi-même et aussi dans l’espoir que cela puisse parler à d’autres, les stimuler dans leur propre parcours de vie, les aider à trouver leurs propres réponses et à tracer leur propre chemin dans ce monde.

(*) Lesbiennes, Gaies, Bisexuelles et trans